**le violon d'Auschwitz**de M.A.ANGLADA

Auschwitz. 1944. Les privations et les coups. Les humiliations s'enchaînent, les hommes, traités comme des chiens, n'existent aux yeux de leurs persécuteurs que comme de la main-d'oeuvre peu chère. Un prisonnier juif, Daniel, y lutte pour la survie de son âme. Surprenant un concert organisé par Sauckel, le commandant du camp, Daniel révèle son talent de luthier pour sauver son ami Bronislaw, violoniste de génie accusé à tort d'avoir joué faux. Il va alors être mis à l'épreuve et devoir construire un violon imitant le son d'un Stradivarius, comprenant vite que de cet instrument dépend leur salut... Composant un mélange subtil entre réalité et fiction, des documents historiques - lettres, rapports - viennent interrompre le récit à la manière de pauses glaçantes. Dans la tradition littéraire d'un Primo Levi, l'auteur mène une danse effroyable entre l'horreur de la barbarie et le sublime de la musique. Ou l'art comme possibilité de faire vivre la mémoire.
Tout d'abord je dois signaler une page manquante! Apparemment il y a un bug dans l'édition! Et c'est celle, importante, où tout bascule!! Il faut lire la 4ème de couverture car heureusement il y a là l'explication! Mais j'ai été très frustrée de cette non impression (c'est comme si vous aviez une coupure en pleine action dans un film)...
Ce qui ne m'a pas empêchée d'apprécier ce livre ,roman mais aussi témoignage...Les notes,les rapports mis devant pratiquement chaque chapitre nous glacent par ces comptes,ces précions extrêmement rigoureuses de ce qui se passait dans les camps ...Le passage qui calculait la valeur marchande d'un prisonnier est un exemple bouleversant
calcul du rapport produit par l'exploitation des detenus
location journalière d'un travailleur,en moyenne:6R
A retrancher:nourriture:0,60
Amortissement vêtement :1,10
Durée de vie moyenne 9 mois:270x5.30
= 1.431 RM
location journalière d'un travailleur,en moyenne:6R
A retrancher:nourriture:0,60
Amortissement vêtement :1,10
Durée de vie moyenne 9 mois:270x5.30
= 1.431 RM
Et puis cette histoire de musique,de violon fabriqué par un luthier qui s'était déclaré "menuisier" pour pouvoir avoir une chance de survie..Quand il fabrique le violon, Daniel résiste à sa manière.Il va mettre du beau,du délicat dans un monde de brutes ,de dégénérés (et ne le sont pas ceux qu'on croit).
Grâce aux gestes retrouvés et évoquant la vie heureuse,il va pouvoir tenir le choc face aux privations ,à la faim ,au froid et au désespoir.Grâce à cette oasis ,il va aussi échapper aux terribles expérimentations de "médecin" du camp.Tout est transcendé par l'Art...
C'est un tout petit livre mais qui marque, tellement il est dense en émotions ,suggérées par des mots simples en apparence mais qui vont droit au but....Brutalités,barbarie,délicatesse,poésie,musique ,grâce et légereté,amitié,entraide...c'est tout cela le "violon d'Auschwitz"
Grâce aux gestes retrouvés et évoquant la vie heureuse,il va pouvoir tenir le choc face aux privations ,à la faim ,au froid et au désespoir.Grâce à cette oasis ,il va aussi échapper aux terribles expérimentations de "médecin" du camp.Tout est transcendé par l'Art...
C'est un tout petit livre mais qui marque, tellement il est dense en émotions ,suggérées par des mots simples en apparence mais qui vont droit au but....Brutalités,barbarie,délicatesse,poésie,musique ,grâce et légereté,amitié,entraide...c'est tout cela le "violon d'Auschwitz"
"Follia" de Corelli (morceau que joue le violoniste devant le commandant du camp sur le violon à peine sec....puis des années plus tard en concert....)