Une rencontre avec un grand Monsieur:Elie Wiesel
A l'occasion de la sortie de son dernier livre Jeune journaliste, Yedidyah évolue dans la rédaction d’un quotidien new-yorkais, avec ses intrigues et ses fidélités. Critique théâtral, époux d’une actrice, il participe de la comédie new-yorkaise. Les succès éphémères, les gloires oubliées : rien n’est plus joyeux qu’une nouvelle étoile, rien n’est plus mélancolique que son crépuscule. Mais voilà qu’on demande un jour à Yedidyah de « couvrir » le procès d’un certain Werner Sonderberg. L’accusé, jeune Allemand résidant aux Etats-Unis, est parti se promener avec son vieil oncle, visiteur de passage, dans les montagnes des Adirondacks. Le neveu en est revenu seul. Coupable ou non coupable ? Cette affaire déclenche en Yedidyah d’étranges et puissants échos. Sentant qu’il se heurte à un secret familial, il tente de sonder sa propre mémoire. Qui est-il vraiment ? Comment retrouver les visages disparus d’un père, d’une mère, d’un frère ? Offre de mission clandestine en Israël, épisodes de l’Occupation et de l’après-guerre, camaraderie de combat et désillusions : tout s’enchevêtre dans sa conscience. Le voilà guetté par la folie. Il a recours à l’hypnose pour retrouver les images de sa petite enfance, faire la paix avec lui-même et avec « une histoire qui, jusqu’à la fin des temps, fera honte à l’humanité ».(Evidemment j'en ai commencé la lecture....je vous en parlerai plus tard)
les organisateurs des cycles Passerelles ont eu le privilège de pouvoir inviter Elie Wiesel de passage pour 5 jours en France .Quelle émotion à la vue de ce petit monsieur de 80 ans descendant les marches de l'amphithéâtre!! Je ne peux évidemment pas transcrire toutes ses paroles mais j'en ai retenu quelques unes
A la question:Comment,apres avoir vécu tout ce que vous avez vécu,comment pouvez croire encore à Dieu? Il a d'abord répondu par une pirouette:"Comment ne pas croire? Je crois en la beauté ,en la culture et j'ai vu des Nazis ayant fait de grandes études commettre des horreurs et pourtant je crois toujours en la beauté et en la culture....Alors je crois en Dieu...mais "(et là grande émotion devant cet assemblage de mots) "j'ai une foi blessée...."
Il a aussi parlé de son amitié avec Primo Lévi,de la thèse de son suicide en lequel il croit profondément...Il dit vouloir témoigner pour qu'on n'oublie pas..mais qu'il est très sceptique car devant des tragédies comme celle du Darfour ou bien de l'épuration ethnique en Bosnie- Herzegovine il ne peut s'empêcher de penser que décidément les peuples n'ont rien compris...
Une soirée vous l'aurez compris riche en émotions.....
Prochaine rencontre :Jean François Khan
Quelques mots sur Elie Wiesel ,Prix Nobel de la Paix en 1986.
Né en Transylvanie (Roumanie), Elie Wiesel est l'un des survivants des camps de concentration nazis. En 1939, la Transylvanie devient une partie de la Hongrie et selon les ordres de l'Allemagne, en 1944, les juifs hongrois sont envoyés dans des camps de concentration.Mais à 15 ans, il est déporté avec sa famille par les nazis à Auschwitz-Birkenau, puis Buchenwald. Il y perdra plusieurs membres de sa famille (ses parents, sa sœur).
Pris en charge par l'«Oeuvre au secours aux enfants», en 1945, il fait des études de philosophie à la Sorbonne. .Puis il gagne sa vie en faisant de nombreux petits travaux. En 1958, grâce à François Mauriac, il publie l'ouvrage «La nuit» (Aucun éditeur n'en voulait....). La Nuit est le récit de ses souvenirs : la séparation d'avec sa mère et sa petite sœur qu'il ne reverra plus jamais, le camp où avec son père il partage la faim, le froid, les coups, les tortures... et la honte de perdre sa dignité d'homme quand il ne répondra pas à son père mourant. " La Nuit, écrivait Elie Wiesel en 1983 est un récit, un écrit à part, mais il est la source de tout ce que j'ai écrit par la suite. Le véritable thème de La Nuit est celui du sacrifice d'Isaac, le thème fondateur de l'histoire juive. Abraham veut tuer Isaac, le père veut tuer son fils, et selon une tradition légendaire le père tue en effet son fils. L'expérience de notre génération est, à l'inverse, celle du fils qui tue le père, ou plutôt qui survit au père. La Nuit est l'histoire de cette expérience. "
À trente ans, il commence à décrire son expérience concentrationnaire, à témoigner pour les martyrs de la Shoah. En 1963, il obtient la nationalité américaine et il devient titulaire de la chaire en sciences humaines de l'Université de Boston. En 1988, il organise avec le président François Mitterrand une conférence regroupant 76 lauréats du Prix Nobel dont la mission est de réfléchir sur l'avenir de la planète. Tous les deux ans cette rencontre se renouvelle.